en fait la philo on sait tjrs pas ce que c'est, mais on ne sait pas non plus ce que ce n'est pas... genre la dernière qu'on a fait avec M. Lenain le thème était Dieu peut-il être le dernier mot de la philosophie ?
J'ai passé 3 pages à tenter de définir la philo :o
j'ai fait 14 au final :o
enfin, donc je suis matthieu j'étudie la philo à Bruxelles, voilà quoi
la question de sky est assez fondamental, et plonge très loin dans la philosophie politique déjà présocratique (voir le chemin du poème de Parménide) ainsi que dans l'éthique du post-modernisme (seconde école de Francfort, je pense en particulier à Jurgen Habermas) ainsi que le "principe-Responsabilité" de Hans Jonas, philosophe contemporain allemand mort en 1993 (il faut lire "Pour une éthique du futur" [éditions Payot-Rivages], où il expose une méthode de connaissance de nos actions basés sur l'ontologie de l'homme). Il y a donc rejet du clivage (la philosophie de Jonas est un monisme) entre conscience et in/sub-conscient, de plus, le dualisme cartésien opposant la matière (substance étendue) à la pensée (substance pensante) est transcendé par jonas dans son ouvrage précédent "Phénoménologie de la vie". On se trouve donc dans une philosophie qui se base sur le sentiment (la crainte, la peur) pour juger de la valeur éthique de nos actions. Dès lors, la raison se met momentanément hors-jeu et abandonne le champ décisionnel de l'éthique au niveau des sentiments (qui n'es sont pas pour autant irréfléchis). Cela permet de poser des balises claires et objectives à des trucs comme la recherche fondamentale en médecine ou en pharmacie, par exemple. Par contre, si la raison maitriserait les sentiments, alors et bien il n'y aurait aucun
mal à ne pas restreindre les expérimentations à fin mélioratives sur l'homme.
Attention, je ne dis aucunement que Jonas a raison : Sloterdijk a fait une conférence titrée "Essai sur le Parc Humain" ou il expose une philosophie de l'homme comme étant méliorable et en aucun cas dépositaire d'une humanité propre : pour lui (je ne connais pas son raisonnement, mais cela doit se trouver sur le net, wikipédia est votre ami les gens :)) les expérimentations sur l'homme au niveau génétique ne sont pas
mauvaises.
De là à dire que donc sa philosophie éthique peut aussi valider le meurtre ou le viol, il n'y a qu'un pas. De là à affirmer que ces actes violents et plutôt impulsifs sont une preuve que la raison ne sait maitriser complètement les sentiments, il n'y a ausi qu'un pas.
Plus fascinant encore : qu'est-ce que la raison ? Selon wikipédia c'est cela : "La raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet — en suivant des règles ou des normes — de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique." Il est assez facile de constater que la raison est un concept qui en regroupe tellement qu'elle peut donc contenir à peu près tout ce que chacun veut bien y mettre. Le problème est : quel est son cadre ?
Kant, entres autres, tente de lui trouver des "cadres conceptuels [...] et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme."
Voilà bien problématique, 2 traditions s'affrontent. Du coup, quiconque, elite ou qui que se soit d'autre (kerity, keating, etc) prétendant avoir raison sur une définition finie et valide de la raison est forcément biaisé : le parti pris n'est pas en soi d'une valeur invalidante sur le raisonnement qu'il induit, mais il faut TOUJOURS gagrder à l'esprit que tout ce qui se dit en philosophie n'est PAS un absolu et est toujours sujet à caution. D'ailleurs, petit retour à Parménide : la philosophie est définie dans son poème comme un chemin (met-hodos, cheminement en grec (hodos "chemin")) qui conduit à la connaissance de l'Être par la rupture avec la
doxa (voir cette très belle page internet (mention faite à M. Lambros Couloubaritsis, professeur de l'ULB que j'ai eu la chance d'avoir dans 2 cours à sa dernière année (dommage qu'il prenne sa retraite coulou :p)
http://membres.lycos.fr/patderam/parmen0.htm)
. Mais bon, il faut bien l'avouer, avec Hegel et l'idéalisme absolu, la philosophie prend un tout autre sens, elle s'historiscise et prend le poids de l'Esprit dans toute sa complétude. Ensuite, Nietzsche mettra à mal encore une fois de plus la notion même de philosophie : il ne propose même pas, il me semble, de définition rpécise de ce qu'Est la philosohpie, sinon une réflexion qui jamais ne s'achève qu'avec l'avènement du statut de surhomme et surtout avec la lutte interne pour sa conservation et son épanouissement entre angoisse et "morale des faibles".
Et là, en disant que les religions sont le "morale des faibles" Nietzsche donne un grand coup, comme Marx en faisant analogie avec une certaine substance à fumer...
Du coup, en philosophie, la notion de raison (liée à la définition même de la philosohpie (disons, grossièrement : un questionnement mouvant et dynamique sur l'Être et sur les étants en général, qui jamais ne doit s'interrompre ni se considérer comme fini)) est mise à mal aujourd"hui encore par un autre courant très puissant hors-continent et surtout dans le monde anglo-saxon : la philosophie analytique. Pour ce courant, je crois bien, la raison=la logique. Introduite par Frege (Fondements de l'aritmétique), Russel (Principia Mathematica) et Quine, la logique philosohpique moderne récuse tout prédicat existentiel ou temporel; le fait que l'objet de l'énoncé existe ou non est inimportant. Cela pose un problème pour analyser des sentiments puisque selon la pure logique un sentiment n'est pas logique, est hors-système et donc impossible à appréhender.
De cela je finirais en disant à Sky : Mec, renseigne-toi toi-même; lire c'est la meilleure des écoles, rien ne peut t'en apporté plus que ta propre curiostié intellectuelle ! ;)
ps : je suis désolé si ce message est confus
pps : En fait, la raison vue comme organisation normative pour la conduite de l'homme est épistémologiquement fausse si l'on considère l'homme en essence comme être de raison (définition aristotélicienne tout à fait dépassée, l'homme n'est pas distingué de l'animal par la raison mais par sa capacité d'abstraction pure et symbolique (voir homo faber vs. homo pictor dans l'oeuvre de jonas)). Je crois, et là c'est personnel, qu'il n'y a pas à proprement parler une Raison, mais plutôt plusieur degrés de raisons, la raison instrumentale en étant un, la raison symbolique un autre.
De même, le sentiment (l'affect chez Spinoza) n'est pas un étant corporel et surtout n'est pas un état d'être (modification du conatus en termes spinoziste) qui soit nécessaire; tout sentiment est contingent et induit par un stimulus... ce qui ramène à une notion plus ancienne d'herméneutique : est-ce que, au final, l'interprétation des situations réelles (ou non d'ailleurs) qui nous affectent créée le sentiment ou est-ce que le sentiment n'est pas "manipulé" par l'interprétation forcément subjective? C'est là une question que je crois que nous ne parviendrons jamais à résoudre hein...
Il y a tellement des pistes : un auteur comme B. F. Skinner dit que les sentiments (terme impropre) ne sont finalement que des résultats (conséquences) de divers conditionnements opérants ou classique (type pavlovien ou alors, dans le premier cas "boîte de skinner") et qu'ils ne sont pas libres (puisqu'ils sont conditionnés) alors que pour un philosophe existentialiste cela est absurde.
m'enfin, j'espère que ça vous pas trop emmerdé... surtout qu'en fait tout ça pour dire que, selon moi, du fait de la nature même de la philosohpie, il est impossible d'arriver à une seule réponse juste et exacte à la question de Sky. (et heureusement pcq le jour ou nous arrêterons de penser :()
ppps : les "chemins de vie" proposés par certains auteurs, philosophes ou non, sont de toutes façons plutôt assimilables à des utopies qu'à des modèles réels; il est hyper-important de rester critique et vigilant face à sa propre lecture qu'on fait d'un ouvrage, à trop chercher à comprendre ce que veux supposément dire un auteur on peut facilement en arriver à se faire des idées qui n'ont aucun lien avec ce que l'auteur voulait réellement dire...